JOURNÉE DE « RETROUVAILLES » AU CHÂTEAU VIGNELAURE

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Lundi 29 juin 2020, l’ASAMP est divinement bien accueillie par l’équipe du château Vignelaure. Ses terres se situent au nord-est d’Aix-en-Provence, à cheval sur les communes de Rians (83) et de Jouques (13).

 

Les Sundstrøm, charmant couple scandinave fondateur du leader de la vente en ligne d’objets d’art au Danemark et en Suède, achetèrent le domaine en 2007. Georges Brunet, ex-propriétaire de la Lagune, puis du Château Saint Estève (Étienne), renomma ce dernier en château Vignelaure : la vigne de Laura, muse du poète Pétrarque. En effet, il ne voulait pas de confusion avec Saint Estève : la célèbre appellation médocaine. Précurseur, monsieur Brunet planta les premiers ceps de cabernet sauvignon en Provence, avec les greffons de son ancien grand cru classé bordelais.

 

Aujourd’hui, Philippe Bru directeur technique de la propriété depuis 2008, nous emmène dans ce beau vignoble ensoleillé. 55 hectares de vignes répartis en 11 cépages, s’épanouissent à une altitude qui oscille entre 320 et plus de 400 mètres, ce qui confère une incroyable fraîcheur au vin de Vignelaure. Nous arpentons des parcelles argilo-calcaires plus ou moins caillouteuses menées en agriculture biologique, où la densité de plantation est de 4000 pieds par hectare (contre 10 000 en Bourgogne et 8000 dans le Médoc). La brise est agréable dans ce terroir où les gros écarts de température de 20°C entre le jour et la nuit, contribuent à la plénitude des cultures. Tardives, celles-ci sont les dernières de l’appellation coteaux d’Aix-en-Provence à être récoltées. En 2008 par exemple, les vendanges ont démarré le 30 septembre à Vignelaure. En revanche, le millésime 2020 serait précoce.

 

Philippe Bru poursuit sa visite guidée en nous transmettant des notions d’ampélographie : la science de l’identification et de la description des cépages. Par exemple, les feuilles de cabernet sauvignon sont très découpées, de loin on dirait même qu’elles sont trouées. Celles du sémillon en revanche sont martelées, carminées (bronzées) et donnent de longues grappes.

Ensuite le directeur technique nous parle viticulture en évoquant les travaux en vert comme l’ébourgeonnage et l’écimage menés ici dans le but de réguler la production de raisin.

Il nous rappelle également que la coulure se produit lorsque la floraison s’est mal déroulée à cause de la pluie ou du froid, ce qui se traduit par la perte plus ou moins importante de grains sur une grappe.

 Il nous montre après deux grappes de sauvignon blanc au stade de « petits pois » sur un même pied de vigne : l’une comporte des petits grains alors que l’autre rassemble des futures baies de taille moyenne. Cette différence de volume s’explique par un écart de maturité d’une semaine. En effet, chaque grappe est plus ou moins bien nourrie en fonction des alluvions dont elle bénéficie selon la pente de la parcelle. In fine, pendant des vendanges, un mélange de ces différentes maturités s’opère et permet d’obtenir un certain équilibre.

 Nous terminons l’entrée en matière en viticulture par le mildiou, maladie traitée avec du cuivre, un produit de contact (qui ne pénètre pas la plante) appliqué par temps sec, non venteux pour être efficace. 

 

Nous continuons la visite en abordant désormais des aspects stratégiques et commerciaux. En effet depuis les années 1960 à Vignelaure, la part belle est faite au rouge qui représente 40% de la production avec la culture de cépages cabernet sauvignon, syrah, grenache, merlot, cinsault et carignan. Ces grappes sont vendangées manuellement depuis des pieds principalement taillés en cordon de Royat, facilement mécanisable. Le même pourcentage de production est consacré au rosé né en 1992. Enfin le blanc se développe depuis 2009 pour représenter aujourd’hui 20% de la production.

La gamme est déclinée en 5 catégories :

– Les coteaux d’Aix-en-Provence Château Vignelaure en rouge et en rosé

– Les coteaux d’Aix-en-Provence Cuvée Édition S en rouge 2011

– Les coteaux d’Aix-en-Provence La Source de Vignelaure en rouge, rosé et blanc

L’IGP Méditerranée Vignelaure blanc 2018

– L’IGP Méditerranée Page en rouge, rosé et blanc

 

Nous allons maintenant nous rafraîchir dans les caves de production, d’élevage et de vieillissement en bouteille, tout en traversant la galerie d’art des propriétaires. Nous en prenons plein les yeux dans la cave d’élevage en fûts de chêne qui est construite dans la roche calcaire. Puis nous nous dirigeons dans celle où sont collectionnées les bouteilles. Philippe Bru nous montre d’ailleurs un magnum de coteaux d’Aix-en-Provence Vin De Qualité Supérieure rouge de 1970 : le premier millésime de Vignelaure, un flacon à manipuler avec précaution, à ne surtout pas décanter.

 

Maintenant place à la dégustation verticale de 5 vins blancs Château Vignelaure sur la terrasse ombragée de la propriété. Ces nectars issus des bas de coteaux ont en commun une robe dorée, ainsi qu’un élevage en fut de chêne à la fois discret et élégant.

Le 2014 se caractérise par un nez légèrement pétrolé. Son attaque en bouche est étonnement fraîche pour un blanc du sud, et marquée par des notes citronnées.

Le nez du 2015 est intense, chaleureux, sur des notes de fruits cuits. En bouche un léger rancio est ressenti, ainsi qu’une touche de mirabelle. Le tout offre un millésime équilibré.

Issu d’un assemblage de roussanne, sémillon et sauvignon, le 2016 fermé en début de dégustation, se révèle ensuite frais, noble grâce à ses notes de fruits à chair jaune cuits.

Le nez du 2017 est beau et exotique avec ses touches de fruit de la passion, mangue et papaye. La bouche est à la fois fraîche et beurrée.

Le dernier blanc de cette belle verticale est le millésime 2018 qui révèle au nez des arômes de confiture de physalis et de poire très mûre. En bouche le vin est plein, gras, il manque peut-être un peu de fraîcheur.

L’équipe signe la fin de cette dégustation en nous offrant un beau rouge Château Vignelaure millésime 2000 !

 

Mette, l’épouse exigeante de Bengt Sundstrøm prend la parole et fait un discours dans un français parfait. Elle l’achève avec les valeurs de convivialité retrouvée (« post » COVID19) et d’amitié nouée avec les vignerons voisins de Vignelaure. En effet, Peter du Château Revelette, Pierre du Domaine la Réaltière et Christian du Domaine San Bacchi, nous rejoignent avec leurs bouteilles pour déguster vin et déjeuner raffiné concocté par Nicolas, traiteur au Millefeuille à Venelles. René Bergès nous régale avec ses meringues qui accompagnent le café ou l’Or de Vignelaure et ses notes de pamplemousse confit, un VND millésime 2018 récolté à la fin du mois de septembre et au début du mois d’octobre. Enfin, les amateurs de Marc de Provence dégustent celui du Château élevé ou non en fut de chêne.

 

Merci à l’ASAMP pour ce beau cadeau de fin de saison et merci à toute l’équipe de Vignelaure pour son accueil chaleureux. Nous faisons un clin d’œil à notre Nelly, toujours souriante et dynamique.

 

Compte rendu rédigé par Pauline Rigaud

 

 

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